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Nous étions partis, mon mari et moi, en Pologne.

Nous venions de publier "L'affaire Pianoman " que nous avions écrit à deux, mais que Stéphane n'avait pas voulu signer par timidité.
Stéphane qui a souvent des intuitions, m'avait dit " emporte quelques exemplaires du roman", ce que j'avais fait, pas très persuadée du bon fondement de la chose, mais puisqu'il avait une intuition...
Nous arrivons à Cracovie et là , pour des raisons encore obscures (j'avais râlé sur je ne sais quoi ) , on nous surclasse au 6ième étage. La chambre était une sorte de suite, on n'allait pas s'en plaindre.
Stéphane a un sens très très aigu de l'observation et il avait remarqué que des gens se faisaient distribuer leur journal du matin dans des sacs plastiques transparents pendus à la poignée de leur porte. Toujours avec Pianoman en tête, il me dit: " On a qu'à en déposer un
dans le sac d'un client qui se fait livrer un journal américain; moi, je ricane tout bas, "bien sûr et on va tomber sur Steven Spielberg qui passait par là".

J'avais peu de livres, mais au passage, j'en dépose aussi un dans le sac d'un client qui lisait un journal allemand ( parce que Pianoman a un rapport avec l'Allemagne). Bref, drôle de couple quand même! qui furette comme ça dans les couloirs d'un hôtel de luxe!


On va se balader en ville, et quand on revient le soir, un mot est attaché à la poignée de notre porte: "I want to discuss your book, Scott Cohen, room 627). On redescend à la réception, on demande à l'accueil de téléphoner à ce Scott, mais il n'est pas là. Le concierge nous prévient qu'il vient de franchir le pas de la porte, on le hèle et on se retrouve au salon à discuter avec lui. Il veut absolument monter le film , mais il veut une traduction d'abord. Ok, échange de mails.

Le soir même, on monte dans l'ascenseur après le repas pour aller chercher un pull pour ressortir et quand on redescend, dans l'ascenseur, on tombe pile sur ... Roy Scheider! On fait quelques pas ensemble dans la rue, on attend que le feu passe au vert pour les piétons. Je lui parle de notre livre, quelle audace! Et il nous demande un synopsis pour qu'il sache de quoi ça parle. On remonte vite à la chambre et on essaie tant bien que mal de rédiger un truc valable en anglais, que l'on dépose à sa porte, juste à côté de la nôtre.

La nuit, coup de téléphone: "Hy, it is Helmut Berger, I want to discuss your book!" Tomorrow. I 'll call you.


Le lendemain matin, un appel manqué que je crois être de Roy, je le rappelle, il est huit heures. Il est très en colère. ( En fait, c'était Helmut qui m'appelait, j'avais déjà oublié qu'il devait me rappeler et sur le message, j'ai confondu sa voix avec celle de Roy).

Un peu plus tard, on se retrouve une fois de plus dans l'ascenseur avec Roy, quel destin! et Roy me bougonne "Morning" avec sa tête des mauvais jours ( je ne connais pas sa tête des bons jours), mais il tient à la main mon synopsis; à mon avis, il va le mettre à la poubelle. Mais non, assis juste à côté de lui pour le petit déj, on s'aperçoit qu'il le lit tout en mangeant.

Ensuite, il nous le redéposera devant notre chambre, annoté "when you have a script!" et son adresse et son numéro de téléphone.

Helmut Berger, lui, avait reçu le livre dans son sac plastique ( c'était lui qui avait commandé un journal en allemand).

Bref, nous eumes de nombreux contacts par la suite avec Scott Cohen qui n'a jamais trouvé de producteur. Roy est mort avant d'avoir eu son script et Helmut qui paraissait bien aviné n'était pas réveillé au moment où nous avons dû quitter l'hôtel.....

A suivre

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